Forvis Mazars et le Collège Financement Participatif de France FinTech ont dévoilé, le 17 septembre 2024, le baromètre semestriel du crowdfunding en France. Habituellement annuel, ce baromètre est désormais semestriel, ce qui nous donne l’opportunité de comparer les statistiques de la plateforme avec les tendances du marché.

D’après le baromètre du crowdfunding, la collecte s’élève à 830 millions d’euros pour le premier semestre 2024, répartis sur 46 204 projets, soit une baisse de 25 % par rapport au premier semestre 2023, où elle atteignait 1 106 millions d’euros.

« Au premier semestre 2024, nous avons collecté un montant équivalent à celui du premier semestre 2023. Nous ne sommes pas impactés par cette baisse du marché, ce qui est très encourageant pour nous. »

Ce recul, amorcé en 2023, s’explique principalement par la diminution des investissements dans l’immobilier, qui représente une part significative des collectes en crowdfunding ces dernières années. Au premier semestre 2024, l’immobilier représente encore 55 % du financement participatif global.

« Notre plateforme propose des projets immobiliers, mais aussi des projets corporate et des dispositifs de défiscalisation Girardin. Nous avons également financé nos premiers projets à impact en début d’année. Cette diversification nous permet de mieux résister par rapport aux plateformes mono-sectorielles. »

Le financement participatif n’échappe pas aux réalités économiques : tout comme les investissements dans les startups françaises qui sont en forte baisse, les plateformes de crowdfunding subissent les mêmes effets. L’incertitude économique incite les investisseurs à être plus prudents et à privilégier l’épargne au détriment de l’investissement. Toutefois, des dispositifs fiscaux attractifs, comme celui des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI), devraient redynamiser l’investissement à long terme.

« Pour l’instant, nous finançons peu de projets en equity, mais cela pourrait changer avec l’ambition de soutenir des entreprises dans le secteur de la défense. Des projets dans ce domaine devraient être proposés avant la fin de l’année. »

Ces derniers mois ont aussi été marqués par l’application de la réglementation européenne, avec la délivrance de l’agrément Prestataire de Services de Financement Participatif (PSFP) pour les plateformes de prêts rémunérés et d’investissements. Cet agrément impose des exigences élevées en termes de procédures, de contrôle interne, de fonds propres, etc.

« L’obtention de l’agrément PSFP a en effet mobilisé d’importantes ressources, tant sur le plan opérationnel que financier. Nous devons nous assurer que les procédures soumises dans le cadre de cet agrément soient bien appliquées. De plus, nous avons mis en place cette année des contrôles internes constants et à des audits externes, notamment sur des sujets comme la cybersécurité. »

Les retards de plus de six mois atteignent des taux de [8 à 10 %] pour les TPE / PME et de [15 à 20 %] pour les opérateurs immobiliers. Pour les énergies renouvelables, ces retards restent marginaux. Les pertes définitives, en hausse au premier semestre 2024, oscillent entre [2 et 4 %]. Dans le secteur immobilier, une partie des projets en retard de plus de six mois fin 2023 est passée en procédure collective.

« Nous constatons effectivement une augmentation des retards, qu’ils soient contractuels ou non. Dans le portefeuille immobilier, cela est souvent dû à des annulations de ventes à la suite de refus de crédit. Les promoteurs et marchands de biens ajustent leurs marges. L’objectif pour notre plateforme est d’accompagner au mieux les porteurs de projets afin d’éviter une procédure collective, tout en maintenant un niveau de sécurité satisfaisant pour les investisseurs. Les acteurs économiques indirectement rattachés à l’immobilier (transaction immobilière principalement) ont beaucoup souffert avec des baisses d’activité de plus de la moitié par rapport aux années précédentes.

Il est également à noter que les projets actuellement mis en ligne sur les plateformes sont presque systématiquement adossés à des fiducies ou des garanties solides, ce qui n’était pas le cas pour les projets financés entre 2020 et 2022, qui connaissent aujourd’hui d’importants retards. Les plateformes rééchelonnent les emprunts afin de permettre aux investisseurs de récupérer leur capital.

« Les nouveaux projets proposés sur la plateforme bénéficient de sécurités renforcées, telles que des hypothèques de premier ou second rang, ou des montages avec des fiducies. Ces dispositifs nous permettent d’intervenir plus facilement en cas de défaillance du porteur de projet. »

Vous pouvez consulter le guide complet en cliquant sur le bouton suivant. Si vous avez des questions sur le baromètre du crowdfunding, n’hésitez pas à prendre contact avec nous sur contact@lesentrepreteurs.com